Longtemps critiqué pour réserver ses solutions d’administration à ses propres produits, Microsoft semble aujourd’hui sur la voie de l’ouverture. La tendance est notemment perceptible dans le domaine de la virtualisation, avec l’annonce du support de VMware Infrastructure 3 au sein de Microsoft System Center Virtual Machine Manager 2007.

Mais c’est sur le front de la sécurité, avec l’initiative NAP (Network Access Protection), que l’éditeur a presque fait preuve de témérité. Windows Server 2008 sera capable d’auditer l’état de sécurité des postes de travail sous Linux et MacOS avant de les laisser entrer sur un réseau Microsoft.

Hélas, et malgré toute notre insistance, il a été impossible de découvrir le périmètre réel de ce contrôle de sécurité. Seule piste : il inclura au moins l’état du pare-feu et la capacité d’accéder ou non à certains ports. Aucune précision en revanche concernant la prise en charge d’un éventuel antivirus ou d’autres outils de sécurité.

L’ouverture touche également le coeur de la stratégie d’administration de Windows avec la gamme System Center, désormais le point focal des solutions Microsoft en entreprise. Bien que son module Data Protection Manager 2007 soit encore terriblement propriétaire, les fondations sont là pour que les partenaires de Microsoft prennent en charge son extension.

DPM 2007 est capable de réaliser par défaut la sauvegarde à chaud des serveurs Exchange, SharePoint, SQL Server et Virtual Server, c’est à dire uniquement des solutions maison. Selon François-Manuel Billault, spécialiste de la solution chez Microsoft, des discussions ont lieu avec Oracle, mais il ne s’agit que de cela… des discussions.

DMP 2007 est cependant désormais basé sur le framework VSS (Virtual Snapshot Services) est il est donc possible d’ajouter le support d’applications tierces en développant un plugin VSS Writer spécifique. L’éditeur Quest Software, rencontré sur le salon de ce TechEd, étend déjà les capacités de DPM en lui offrant des fonctions de récupération plus granulaires pour l’annuaire Active Directory. Mais il a également dans les cartons des modules VSS pour Linux et Unix dans un premier temps, et pour Oracle et VMware dans un second temps. Seule lui manque à ce jour l’intégration à l’interface graphique de DPM 2007.

Bien qu’embrayonaire, l’ouverture est indéniablement une nécessité pour Microsoft s’il veut s’imposer sur le marché de l’infrastructure. Mais, à l’inverse, c’est la défense du précarré qui a toujours avantagé son activité dans le domaine des systèmes d’exploitation. La lutte entre ces deux facettes de Microsoft sera probablement intéressant à observer à l’avenir.