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Redbus : « La panne nous coûtera les bénéfices »

auteur de l'article Jerome Saiz , dans la rubrique Produits & Technologies

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Retour sur l’incident du 26 mars avec le président de Redbus et son responsable pour la France. Les pénalités versées aux clients pourraient s’élever à plusieurs centaines de milliers d’euros et lourdement impacter, voire manger, la marge de la filiale française. L’hébergeur revient également sur les causes de l’incident et ses enseignements.


Visite exceptionnelle du président de Redbus en France, une semaine après l’incident qui a mis le petit monde du web français sur la brèche. Objectif : expliquer et rassurer. Une tâche vitale à deux ans d’une (potentielle) entrée en Bourse.

Dont acte. Pour Mike Tobin, CEO de Redbus, la racine du problème vécu la semaine dernière est simple : le centre de données a subi la panne d’un composant critique qu’il n’est pas possible de doubler (un disjoncteur). Une telle panne est donc toujours susceptible de se reproduire, chez Redbus comme ailleurs.

Des mesures sont cependant à l’étude pour limiter l’impact d’une réplique. Ainsi, à défaut de pouvoir le réparer lui-même, l’hébergeur est entrain de négocier avec le fournisseur de l’équipement pour s’assurer une réaction plus rapide -voire une astreinte- de ses techniciens.

Les dirigeants de Redbus ont également communiqué sur les détails de l’incident. Ce dernier se serait produit après une coupure EDF, alors que les équipements de sécurité avaient parfaitement fonctionné. C’est au moment du retour sur l’alimentation nationale que le disjoncteur a cédé. La bascule s’est alors faite à nouveau en sens inverse, vers les groupes électrogènes. Mais cette fois-ci sans le soutien des batteries chargées de prendre le relais le temps que les groupes de secours montent en puissance. Les batteries s’étaient vidées lors de la première coupure (qui, elle, était passée inaperçue pour les clients), et c’est à ce moment que l’alimentation électrique des clients s’est interrompue la première fois.

La panne du disjoncteur peut être considérée comme étant de « la faute à pas de chance ». Selon Stéphane Duproz, Directeur Général pour la France, Redbus procède plusieurs fois par an à des déconnexions du réseau EDF afin de tester, justement, la bascule sur l’infrastructure de secours. Lors de ces exercices, tous les techniciens de l’hébergeur et ceux de ses prestataires techniques sont présents afin de gérer une urgence éventuelle. Le disjoncteur aurait pu choisir de céder au moment d’une telle bascule accompagnée. Mais, selon la bonne vieille loi de Murphy, il a préféré rendre l’âme un dimanche matin, alors que les seuls techniciens sur place ne sont pas habilités à procéder à des interventions électriques et que ceux du fournisseur de l’équipement ne sont pas d’astreinte.

C’est ainsi probablement du côté de la disponibilité des techniciens que des choses sont à revoir.

Pas bégueule, Mike Tobin revient également sur la première panne de l’année, en février. Il s’agissait alors d’une erreur humaine durant une opération de maintenance : un technicien aurait coupé l’alimentation électrique principale avant de retirer les batteries censées, justement, compenser la perte de l’alimentation EDF. Des mesures ont été prises pour qu’il soit désormais physiquement impossible de reproduire cette boulette là.

Financièrement, ces faux-pas vont coûter cher à Redbus. Les dirigeants parlent de « plusieurs centaines de milliers d’euros » de dédommagement versés aux clients, notamment sous la forme d’hébergement gratuit. C’est à dire potentiellement la marge de la filiale française pour l’année.

En revanche, Mike Tobin oppose une fin de non recevoir à l’idée, émise par certains hébergeurs, d’un audit indépendant de leur infrastructure électrique. « Ce sont nos secrets de cuisine. Et de toute manière, quel que soit le résultat d’un tel audit, cela ne changera rien pour nos clients. Si l’on continue à avoir de telles pannes, ils partiront. Et si au contraire nous n’avons plus de problème durant les cinq prochaines années, comme c’était le cas jusqu’à présent, ils resteront ».

Voilà qui devrait favoriser l’apparition de petits autels de prière dans le datacenter…


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