Rien de très original au premier regard : l’appliance Websense V10000 embarque la solution logicielle Websense Security Gateway de l’éditeur sur une base Dell / Linux et lui adjoint un antivirus pour les flux web (fournit par Authentium ).

Mais là où Websense innove, c’est dans l’architecture sous le capot. Le système repose sur un environnement virtualisé (Xen) qui permet dores et déjà de faire fonctionner plusieurs instances de filtrage tout en maîtrisant les ressources allouées à chacune. Mais le plus important est à venir : Websense promet que la virtualisation permettra d’étendre les fonctionnalités de l’appliance à la protection de la messagerie (filtrage email) ou des données (DLP). Chaque fonctionnalité – web, email et DLP – sera alors isolée virtuellement des autres, fonctionnera en parallèle et pourra être acquise séparément.

Mais nous n’en sommes pas encore là. L’annonce d’aujourd’hui ne parvient pas à masquer les absences : le boîtier ne supporte pas pour l’instant nativement la redondance actif / actif (il faudra prévoir un équilibreur de charge) et il n’est pas encore certifié FIPS ou Critères Communs.

Deux points que Dominique Loiselet, PDG de Websense France, n’exclue toutefois pas de voir réglés à l’avenir : Linux sait parfaitement gérer le partage actif / actif et d’autres solutions de l’éditeur sont déjà certifiées.

Côté administration, Websense envisage de lier à terme en une console unique ses offres logicielles, SaaS et, désormais, matérielles, afin de pouvoir déployer des politiques communes où que se trouve la ressource de sécurité. « C’est une demande récurrente de la part de nos clients et je pense que l’on pourra y répondre sous 12 à 18 mois », avance Dominique Loiselet.

Pour l’heure, entre modules virtualisés à venir, redondance actif / actif attendue, certifications espérées et console d’administration universelle en route, la première appliance de Websense promet beaucoup mais se contente du minimum. Non qu’elle n’apporte rien en l’état, car l’approche de Websense en matière de sécurité des flux web a fait ses preuves. Mais la Websense Security Gateway étant déjà disponible sous forme logicielle, l’intérêt de cette annonce se limite aujourd’hui au fait qu’il s’aggise d’une appliance.

Si Websense parvient en revanche à donner vie à sa vision d’une passerelle universelle capable de protéger les flux web, de filtrer les emails et de protéger les données de l’entreprise contre les fuites, ce sera autre chose. Spécialement si celle-ci s’intègre au sein d’une architecture éclatée entre SaaS (pour le filtrage des courriers entrants), logiciels et appliance multi-fonctions, le tout administrable via une console unique.

Tarif : 13 000 € HT pour dix mille utilisateurs (abonnements logiciels en sus).