Vous êtes en charge de l’identification des candidats potentiels au Prix de l’Innovation 2008. Cette année, la tâche semble être plus ardue que les années précédentes. Pourquoi ?

Le Prix est ouvert aux start-ups de sécurité européennes de moins de trois ans. Ces deux critères excluent à eux seuls déjà beaucoup de candidats. Car le marché de la sécurité est dans une période de concentration, il y a donc naturellement moins de jeunes sociétés innovantes.

Ensuite il faut reconnaitre que les produits européens sont anecdotiques dans ce domaine. Pour caricaturer, on peut dire que 90% des solutions sont américaines et 5% sont Israéliennes. Il y a donc naturellement de moins en moins de candidats français.

Il suffit pourtant d’une seule bonne idée. N’y a-t-il réellement plus d’idées originales en matière de sécurité ?

C’est hasardeux en ce qui concerne les produits : une société qui voudrait par exemple proposer un nouveau système de détection d’intrusion aurait bien du mal à être innovante ! Beaucoup de choses ont déjà été faites et j’estime en effet qu’il serait difficile d’être réellement novateur. En revanche, le Prix est aussi ouvert aux services. Et dans ce domaine je pense qu’il reste beaucoup de choses à faire.

Quel serait le profil d’un tel service innovant susceptible de séduire le jury ?

Par exemple un service qui aiderait à réaliser quelque chose d’ardu, de complexe ou de contraignant, d’une manière beaucoup plus simple. Une innovation dans la méthode, en quelque sorte. Aider les RSSI à réaliser plus simplement une tâche contraignante, faire mieux, de manière plus productive ou moins cher que ce qui existe aujourd’hui. Ce serait par exemple le cas d’une solution qui aiderait à fluidifier le travail entre la production (maitrise d’oeuvre) et le RSSI (maitrise d’ouvrage). Ou encore d’un service qui faciliterait la vie du RSSI face à ses auditeurs. Le tout d’une manière qui n’a jamais été imaginée auparavant, bien entendu : il ne s’agit pas seulement de copier de bonnes pratiques existantes.

En quoi ce Prix de l’Innovation peut-il encourager la création ?

Le lauréat est invité à Monaco lors des Assises de la Sécurité, avec toute son équipe. Son projet sera présenté aux 600 RSSI présents lors de la conférence plénière d’ouverture de l’évènement. Et il se verra offrir un stand et une session de workshop officielle afin de présenter lui-même sa solution aux RSSI et responsables de sécurité. C’est un tremplin précieux pour une start-up que d’obtenir une telle visibilité auprès des décideurs majeurs du domaine.