1,3 million d’euros de Chiffre d’Affaire, près de 70 clients, essentiellement des grands comptes – dont Renault, Casino, France Telecom, le CEA – des comptes équilibrés, une vingtaine de collaborateurs, la cryptographie à la française siglée Prim’X Technologies se porte bien. Sa situation satisfaisante pourrait lui valoir d’aiguiser l’appétit d’éditeurs soucieux de renforcer leur offre DLP (Data Loss Prevention, prévention de la fuite de données). « Voir Pointsec Mobile Technologies puis SafeBoot se faire acheter (respectivement par Check Point et McAfee, ndlr) est un signe positif » reconnaît Michel Souque, Président de Prim’X. « C’était la première vague, d’autres pourraient suivre… ». Il est vrai que le chiffrement est la brique la plus élémentaire et pratique à mettre en oeuvre pour lutter contre la fuite d’informations. Et les produits de chiffrement risquent de longtemps n’être que la partie effective des déploiements de DLP.

Fondée en 2003, Prim’X est la seconde aventure de Serge Binet (Directeur Général) et Michel Souque dans le domaine de la cryptographie. Auparavant, ils avaient fait leurs armes avec la création de MSI en 1995, racheté par Arkoon en 2005. Serge Binet est à l’origine de Security Box, le produit de chiffrement de fichiers sur poste de travail de MSI. ZoneCentral est aussi son oeuvre. Et représente 80% du CA de la société. Ce logiciel est une alternative évoluée à la technologie EFS (Encrypting File System) de Microsoft, société dont Prim’X est un partenaire de longue date. ZoneCentral – ainsi que l’ensemble de la gamme de l’éditeur – est désormais compatible sous les environnements 64 bits. « Ce n’est pas anecdotique. C’est une demande de nos clients que nous satisfaisons » affirme Michel Souque.

ZoneCentral chiffre des données et en gère l’accès.  Le logiciel permet à l’administrateur de définir des zones de confiance – répertoires et sous répertoires – sur chaque ordinateur et serveur de l’entreprise. à l’intérieur de ces zones, tous les fichiers sont chiffrés. Quand un utilisateur souhaite accéder à une zone, il s’authentifie via un identifiant et mot de passe, ou un certificat si une infrastructure à clé publique a été préalablement mise en place. Dès 2005, Prim’X a abordé la question de la conformité à la politique de sécurité. Ainsi une règle permet  de vérifier, à chaque ouverture de session Windows, que des emplacements désignés au préalable sont bien chiffrés. Le cas échéant, le chiffrement est initié. L’administrateur de la solution peut contrôler en permanence l’adéquation entre les zones chiffrées et les listes d’accès à ces zones, de manière à appliquer des changements. Au fil du temps, ZoneCentral s’est amélioré. C’est le cas de la gestion des accès par certificats à des zones – particulièrement le contrôle de leur validité. Se sont  ajoutées plus de fonctions de préparation de masters d’installation. « Une fonction très différenciatrice est la gestion du droit d’en connaître » précise Miche Souque, « Même l’administrater ne peut accéder aux données chiffrés d’un utilisateur. Il ne peut qu’installer des applications sur le poste ».

Similaire à l’EFS de Microsoft, ZoneCentral se distingue en prenant en compte les fichiers hébergés sur d’autres systèmes que Windows, ou des supports amovibles. En outre, EFS ne fonctionne qu’au-dessus d’un gestionnaire de systèmes de fichiers NTFS. FRSD (File System Director) – la technologie de chiffrement de ZoneCentral – a le mérite d’être compatible avec tous les gestionnaires de systèmes de fichiers (réseaux, FAT, CDFS, etc). Comparé à son inspirateur, EFS, ZoneCentral ajoute aussi un effacement par surcharge consistant à assurer la suppression intégrale d’un fichier effacé.

Pour les échanges inter entreprises, Prim’X a développé un logiciel, le Zed!. Les fichiers sont chiffrés avant l’envoi dans ce conteneur, avec la clé de l’expéditeur. Le destinataire déchiffre le contenu à l’aide du même logiciel, ou d’une version libre de droit qui n’offre pas la possibilité de créer des fichiers chiffrés. Avec ZoneExpress!, Prim’X a décliné son savoir faire pour les PME et les flottes mobiles. « En diversifiant notre gamme depuis plus d’un an, nous avons montré que Prim’X n’est pas mono produit. La prochaine étape est l’ouverture vers d’autres plates-formes que Windows » annonce Michel Souque.