« A quelle distance vous trouvez-vous de…« , demande un sondage sur Facebook. Que vous soyez à Paris, Boulogne-Billancourt ou Nantes, peu importe : l’annonce s’adapte. Vous pouvez répondre que vous y vivez, ou encore que vous habitez une petite ville proche, voire carrément à l’étranger.

Mais quel peut-être l’intérêt d’un tel sondage ? Nous n’en savons rien. Mais un scénario vient immédiatement à l’esprit : ce serait là un excellent moyen de qualifier une base de marketing créée à partir de profils d’utilisateurs Facebook auxquels manquerait la localisation géographique. La géo-localisation du pauvre en quelque sorte.

La plupart de ces bases de données sont en effet compilées à partir des informations personnelles des utilisateurs de Facebook qui ont choisi d’utiliser une application. Car les jeux et autres quizzes sur Facebook ne sont évidemment pas développés de manière désintéressée par leurs créateurs : lorsque vous jouez à un jeu ou répondez à un questionnaire vous offrez à son éditeur un certain nombre d’informations vous concernant.

Et cela génère un vrai business. L’on pense immédiatement à cette entreprise lyonnaise filmée par les équipes du magazine Capital en début d’année. Son métier est de créer de jeux-questionnaires amusants sur Facebook afin d’accéder aux informations personnelles des joueurs. Celles-ci sont alors compilées dans une base de données aux proportions gigantesques avant d’être exploitées – moyennant finances – par des annonceurs désireux de cibler dans leurs publicités, par exemple, tous les amateurs de chute libre trentenaires vivant dans le Nord de la France et passionnés d’informatique.

Toutefois depuis l’année dernière les applications Facebook ne peuvent accéder, par défaut, qu’aux informations publiques du profil de l’utilisateur : son nom, sa liste d’amis, la photo de son profil et « d’autres informations communiquées à tout le monde« . Autrement dit, tout ce qui est visible par tous sur le profil. Si l’application souhaite obtenir d’autres informations non publiques elle doit alors en faire la demande spécifiquement, et en précisant lesquelles.

Que faire dans ces conditions lorsque l’on est limité aux informations publiques et que celles-ci n’incluent pas la localisation du sujet, une donnée pourtant précieuse en ces temps de géo-marketing ? Et bien pourquoi ne pas le lui demander ?

Un sondage publicitaire sur Facebook

Bien entendu le sondage en question promet que les réponses demeureront anonymes. Mais qui peut le garantir ? Il suffit à l’exploitant de ce sondage de récupérer l’identifiant de l’utilisateur (pas même son nom) pour ensuite le croiser avec une base existante. S’il connaît déjà cet identifiant, il pourra alors compléter si nécessaire sa base de données en incluant désormais une localisation géographique.

Moralité de l’histoire : si l’idée de vous faire extorquer des informations personnelles vous ennuie, arrêtez de répondre aux sondages, jeux et applications gratuites sur Facebook !