Les » rootkits » arrivent. Et puis quoi encore ? Aurélien Cabezon le 16 mars 2005 à 10h32, dans la rubrique Menaces Commentaires fermés sur Les » rootkits » arrivent. Et puis quoi encore ? rootkits,arrivent,encore Une fois de plus la presse se fait l’écho des fantasmes de certains éditeurs de solutions de sécurité. Les journalistes ne sont pas à blâmer. La manipulation est subtile. Une petite mise au point sur les » rootkit » s’impose pour ne pas retomber dans une parano chronique. Un » rootkit » est un programme ou un ensemble de programmes permettant à un pirate de maintenir -dans le temps- un accès frauduleux à un système informatique. Le pré requis du rootkit est une machine » déjà » piratée. La fonction principale du » rootkit » est de simplifier, voire automatiser, la mise en place d’une ou plusieurs » backdoors « . Ces » portes dérobées » (utilisables en local ou à distance) permettent au pirate de s’introduire à nouveau au coeur de la machine sans pour autant exploiter une nouvelle fois la faille avec laquelle il a pu obtenir l’accès frauduleux initial. De plus, certains » rootkit » opèrent une suite de modifications, notamment au niveau du noyau (kernel) permettant de cacher des fichiers, des processus… Rien à voir donc avec un virus ou ver de nouvelle génération. Un » rootkit » ne se réplique pas. L’installation d’un » rootkit » nécessite des droits administrateurs sur la machine, notamment à cause des modification profondes du système qu’il engendre. Cela signifie que le pirate doit initialement disposer d’un accès frauduleux, avec les droits du » root » sous linux par exemple, afin de mettre en place son » rootkit « . A aucun moment un » rootkit » ne permet de s’introduire de manière frauduleuse sur une machine saine. En revanche, certains » rootkit » permettent la collecte des mots de passes qui transitent par la machine » corrompue « . Ainsi, un » rootkit » peut indirectement donner l’accès à d’autres machines. Certains » rootkit » sont également livrés avec des collections d’ » exploits « , ces petits bouts de code dédiés à l’exploitation d’une faille bien déterminée. Le but est d’aider les pirates dans leur conquête de machines encore vierges. Le rootkit automatise l’installation d’une porte dérobée ou d’un cheval de Troie. Le ver automatise l’exploitation d’une vulnérabilité à travers le réseau et peut accessoirement installer une backdoor une fois au coeur d’une machine. Le » rootkit » n’a de raison d’être que si une faille est présente, si les conditions sont réunies pour que son exploitation soit réussie et si elle permet un accès avec les droits administrateur. Par transitivité, pas de faille, pas de rootkit. La discrétion est l’essence même du » rootkit « . Il permet à un pirate de cacher son intrusion et sa présence sur une machine. Le meilleur moyen de se protéger des rootkit est donc de se prémunir des failles. Pour finir, les » rootkit » existent depuis plusieurs années. D’ailleurs, le projet Chkrootkit dédié au développement d’un outil de détection de » rootkit » pour les plateformes Linux, *BSD, Solaris et HP-UX a été démarré en 1997. Le phénomène n’est donc pas nouveau. En 2002, Securityfocus faisait état des avancements en matière de » rootkit » pour les plate-formes Microsoft Windows. Vous avez aimé cet article? Cliquez sur le bouton J'AIME ou partagez le avec vos amis! Notez L'article Participez ou lancez la discussion!