Bataille médiatique autours du virus qui n’existe pas Jerome Saiz le 13 janvier 2002 à 13h25, dans la rubrique Menaces Commentaires fermés sur Bataille médiatique autours du virus qui n’existe pas autoursbatailleexistemediatiquevirus Pour les éditeurs d’antivirus, il s’appelle Donut, et c’est le premier virus à fonctionner sur la plateforme .Net de Microsoft. Pour l’éditeur, ce n’est rien d’autre qu’un virus Windows traditionnel. Et le plus étonnant est que les deux camps ont raison. Tout le monde est d’accord : Donut n’est pas une menace. Le virus ne se répandra certainement jamais en dehors des disques durs de quelques collectionneurs méticuleux. Mais pour les éditeurs d’antivirus, il s’agit tout de même d’une « preuve de concept », un prototype qui démontre la faisabilité d’une infection via un nouveau vecteur. Et la naissance d’une nouvelle famille de virus est toujours un évènement pour les éditeurs d’antivirus : leurs services du marketing disposent alors d’une formidable manne d’utilisateurs avides d’information et prêts à acheter le premier produit à pouvoir les sauver de cette nouvelle famille de virus. Dans une industrie déjà encline à en faire des tonnes, la naissance d’un nouveau type de virus est une aubaine. Mais pour l’éditeur dont les produits sont justement le vecteur de cette famille inédite, en revanche, la tentation est grande de minimiser l’affaire. D’autant plus lorsqu’il s’agit de Microsoft, régulièrement mis à mal pour la piètre sécurité de l’ensemble de ses produits. Et Donut ne vient pas arranger les choses, puisqu’il touche au saint des saint, le pharaonique projet .Net de l’éditeur, l’architecture par laquelle Microsoft espère obtenir l’hégémonie sur les services Internet. Déjà échaudé par la (vraie) faille gravissime découverte dans Passeport, l’un des services clefs de .Net, Microsoft n’a guère besoin d’une nouvelle humiliation. L’éditeur clame donc à qui veut bien l’entendre que Donut ne compromet en rien .Net, car il ne s’agit que d’un vulgaire virus Windows uniquement capable de reconnaître les fichiers .Net. Et le plus étonnant est que Microsoft à raison : Donut n’infecte pas les services .Net, et il ne contient que quelques routines écrites en MSIL, le langage propre à .Net. Fin de l’histoire, donc. Cependant, les observateurs reviennent à la charge, et précisent que, justement, Donut est une preuve de concept, sorte de première « touche » à .Net, alors même que le projet n’est qu’en version bêta chez l’éditeur. Le fait que les auteurs de virus aient déjà commencé à assimiler les bases de cette nouvelle architecture est donc inquiétant, et peut laisser présager de véritables virus capables de circuler sur les services .Net peu après le lancement du produit. Il est également nécessaire de minorer les dénégations de Microsoft, à la lumière des infections passées. Ainsi, lors de l’apparition du premier virus à s’attaquer aux documents .DOC, l’éditeur clamait que Word ne pouvait en aucun cas être un vecteur de virus. Au point que Concept, le premier Macrovirus pour Word, avait été baptisé Prank (canular) par Microsoft même ! Vous avez aimé cet article? Cliquez sur le bouton J'AIME ou partagez le avec vos amis! Notez L'article Participez ou lancez la discussion!