Pour 350 millions de dollars en cash et action, Symantec met la main sur un partenaire de longue date, Vontu. Ce spécialiste de la prévention des fuites de données (Data-Loss Prevention, DLP) intéressait la société de John Thompson depuis octobre 2006. Et la rumeur d’une acquisition n’a cessé d’enfler. Le partenariat entre les deux sociétés existe depuis près de deux ans. Symantec utilise la technologie de Vontu dans son appliance Mail Security 8300.

Déployé en périmètre ou à l’intérieur du réseau, la technologie DLP surveille toutes les données considérées comme sensibles par l’entreprise. Et alerte ainsi de la sortie de tout contenu confidentiel. La solution Vontu Data Loss Prevention 8 peut ainsi détecter toute utilisation, copie, envoie de données. Le module Vontu Endpoint Discover est un agent installé sur les postes clients et servers afin de répertorier le contenu sensible. Vontu Endpoint Prevent empêche toute copie vers des périphériques externes (disques durs, clés USB, iPods, etc). Data Loss Prevention 8 peut protéger les données contenus dans SharePoint, Documentum, Microsoft Exchange ou Lotus Notes.

Selon Gartner, ce marché de la prévention des fuites de données est en croissance rapide. Combiné à la gestion et le filtrage des données, il est estimé entre 120 et 150 millions de dollars en 2007, contre 50 millions de dollars en 2006. Compte tenu de cette croissance, l’arrivée de Symantec, réputé pour ses acquisitions opportunes, n’est pas une surprise. En octobre 2006, McAfee avait ouvert le bal de la consolidation de ce marché en achetant l’israëlien Onigma. Une opération complétée en octobre dernier par l’acquisition de SafeBoot. Ce dernier vient ajouter le chiffrement des informations sur des périphériques mobiles. Récemment Trend Micro s’est attaché les services de Provilla. En janvier dernier, Websense ceux de PortAuthority. RSA n’est pas resté spectateur, rachetant Tablus en août.

Vontu était la dernière société de taille importante, indépendante, spécialisé dans la prévention des fuites de données. Il reste toutefois une trentaine de sociétés similaires dans le monde. D’autres acquisitions sont donc possibles. Il ne serait pas étonnant de voir d’autre éditeurs d’antivirus venir sur ce marché.