Nos confrères du Wall Street Journal ont été les premiers à le révéler, le principal concerné l’a confirmé depuis: le premier constructeur de téléphones portables dans le monde en a fini avec la sécurité. Le finlandais Nokia est en pourparlers avec un repreneur – un investisseur – afin de céder son activité de constructeur de boîtiers firewall.

Soucieux de se concentrer sur son marché historique de la téléphonie portable – domaine dans lequel Apple l’agace – Nokia tourne la page de la sécurité. Et ce n’est pas le moindre des acteurs qui jette l’éponge. La qualité de ses matériels et des partenariats judicieux ont longtemps valu à Nokia d’occuper une place sur le podium des meilleurs vendeurs de firewalls dans le monde. Une époque révolue puisque le cabinet d’études IDC estime que la part de marché du finlandais dans les boîtiers de sécurité s’élevait à 3% à la fin du second trimestre 2008, très loin derrière Cisco et ses 30% de parts de marché. Nokia s’est laissé dépasser, faisant peu évoluer ses boîtiers, laissant passer le train des UTM (Unified Threat Management ou gestion unifiée des menaces), ces boîtiers multifonctions qui ont dévalorisé le seul boîtier firewall traditionnel. En outre, le logiciel est devenu – voire a toujours été – plus important que les boîtiers qui l’accueillent. Cependant, l’activité restait très bénéficiaire pour Nokia, et le repreneur disposera d’une base solide pour tâcher d’accroître ses parts de marché.

Les clients de Nokia ne doivent pas pour autant s’inquiéter outre mesure de cet abandon. Le constructeur s’engage à assurer le support de sa gamme pour la durée des contrats actuels de ses clients. « Les modalités seront prochainement précisées » nous a assuré Francis Boyer, directeur de l’activité sécurité de Nokia en France. Niklas Savander, Executive Vice President Services and Software chez Nokia, précise que le futur repreneur (non dévoilé) « continuera le développement et la croissance de cette activité, servira le réseau de clients, et conservera les employés », soit 700 personnes.