Moins d’armes et plus de renseignement ? C’est ce que l’on pourrait retenir de cette édition 2011 de Milipol Paris. Le rendez-vous des professionnels de la sécurité intérieure demeure bien entendu fidèle à la tradition et l’on y retrouve les habituels fournisseurs d’armes à feu, munitions et autres accessoires de sécurité (vêtements, protections balistiques, armes non létales, véhicules d’intervention, accessoires de visée…)

Mais ceux-ci doivent désormais faire face à une forte concurrence numérique. Cela a commencé il y a plusieurs années déjà par l’apparition de solutions de communication tactiques, de réseaux numériques pour le théâtre d’opérations, de réseaux GSM privés mono-cellule, brouilleurs GSM et autres transmetteurs chiffrés. Le numérique était certes alors encore au service de l’opérationnel mais la brèche était ouverte.

La tendance s’est accélérée ensuite avec la multiplication des solutions d’interception légale des communications, sur le GSM d’abord et le numérique ensuite (sur IP notamment). Celles-ci sont toujours très présentes et constituent à notre sens désormais l’autre axe fort de Milipol.

Cette année, enfin, marque une nouvelle évolution avec deux tendances bien fraîches. Tout d’abord une forte poussée de l’information géographique, avec de nouveaux services mais aussi l’intégration de la cartographie et de la géo-localisation à de nombreux services existants (aide à la décision, modélisation, sécurité publique). Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Google Maps et Google Earth étaient mis en avant cette année sur le stand d’un partenaire.

La seconde tendance, enfin, est encore discrète : il s’agit de l’analyse forensique numérique. Même timide, elle sera probablement à l’avenir une composante peut-être modeste mais en tout cas durable de Milipol.

La géographie à toutes les sauces

Sur le front géographique, nous avons notamment repéré les solutions de la société française Sûreté Globale : des outils de data-mining et d’analyse statistique destinés à aider à l’extraction d’informations significatives au sein d’une masse de données et à leur représentation géographique. Ces techniques sont ici appliquées à la sécurité publique et notamment à l’observation de la délinquance et la prédiction du crime (une approche dont on parle d’ailleurs de plus en plus, qui a été testée récemment aux Etats-Unis par la police de Santa-Cruz grâce à un algorithme développé au sein de l’université locale, et qui est par ailleurs étudiée par IBM depuis le milieu des années 1990).

De son côté l’Allemand AGT présente quant à lui un outil de « gestion urbaine« , qui collecte et unifie plusieurs sources de données afin d’offrir une vision cartographiée de la ville, ses risques et ses mouvements.