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Les éditeurs d’antivirus se mettent au vert

auteur de l'article Jerome Saiz , dans la rubrique Marché

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Les grands éditeurs d’antivirus annoncent l’initiative GreenAV, un groupe de réflexion destiné à élaborer des antivirus plus respectueux de l’environnement.

Terminée la guerre des couleurs entre les éditeurs d’antivirus. Le jaune, le rouge, le bleu, tous se rallient désormais derrière une seule couleur : le vert, symbole d’une industrie plus respectueuse de notre environnement.

En annonçant l’initiative GreenAV, ces éditeurs comptent diminuer de 25% l’impact carbone de leur produits. Comment ? En changeant le fonctionnement habituel de leurs antivirus afin que ces derniers taxent moins la puissance CPU des hôtes sur lesquels ils s’exécutent. Concrètement cela passe essentiellement par la diminution des cycles d’horloges consacrés à l’antivirus.

Première recommandation du GreenAV : diminuer la taille des bases de signatures. Il s’agit d’un mouvement d’ailleurs déjà bien engagé au sein de l’industrie, mais pour d’autres raisons (les éditeurs ont depuis quelques temps du mal à gérer l’augmentation exponentielle du nombre de virus).

Toutefois le consortium GreenAV propose d’aller plus loin en la matière : si les éditeurs ont déjà retiré depuis longtemps de leurs bases les virus les plus anciens, le consortium propose d’en effacer aussi les moins dangereux. Il serait ainsi possible de réduire de 2% la consommation CPU lors de la recherche à travers la base des signatures, tout en n’exposant guère plus les clients puisque ce ne seraient que des virus jugés sans danger qui passeraient désormais les mailles du filet.

Autre piste proposée par le GreenAV, plus radicale celle-ci : supprimer l’affichage d’une alerte sur dix. Ce sont en effet l’affichage des fenêtres d’alertes qui consomment le plus d’énergie (notamment via la stimulation de l’écran). En supprimant une alerte sur dix, il serait possible de réduire de 1% l’impact carbone de l’antivirus, au prix d’une prise de risque certes accrue, mais mesurée.

« Je pense que l’opinion publique est désormais prête à accepter l’idée que l’écologie, c’est l’affaire de tous. L’utilisateur doit assumer sa responsabilité. En acceptant de courir le risque d’une infection sur dix, il participe activement à la sauvegarde de la planète. D’ailleurs, il ne s’agit pas ici d’un comportement nouveau : les militants anti-nucléaires font bien l’effort de ne s’éclairer qu’au charbon, non ? », explique Amele Remon, chairman délégué du consortium GreenAV.

Selon une étude commandée au cabinet Lotus Data Monitor par GreenAV, ces deux mesures pourraient à elles seules économiser chaque année le rejet de 789 tonnes d’oxyde de carbone dans la nature. Et il s’agit encore d’une estimation basse : l’analyste s’appuie en effet pour ce calcul uniquement sur le nombre d’appliances antivirus déployées dans les centres de données de la planète, et donc sur les économies d’énergie dans le refroidissement des serveurs. Mais il ne prend pas en compte les millions de produits vendus au grand public à destination des ordinateurs familiaux.

Pour ces derniers, le GreenAV consortium propose toutefois une mesure destinée à réduire grandement leur consommation d’énergie : les antivirus refuseront désormais de s’exécuter sur les processeurs fonctionnant à plus 900mhz. « Nous n’avons pas encore décidé si face à un processeur plus puissant l’antivirus devra simplement se désactiver ou bien forcer le processeur à ralentir. Ce point fait toujours l’objet de questions au sein de notre comité de pilotage. Mais ce qui est certain c’est que les utilisateurs de processeurs puissants seront pénalisés. L’écologie, c’est trop important pour laisser n’importe qui acheter des processeurs inutilement gourmands », justifie Amele Remon.

Les mesures préconisées par le GreenAV consortium sont, pour l’essentiel, déjà votées à l’exception de l’aspect grand public du programme. Celui-ci devrait l’être d’ici quelques jours. Les premiers produits « GrennAV certified » devraient être disponibles au 1er avril 2009. « Nous espérons qu’il n’y aura plus d’antivirus non certifié GreenAV au 31 décembre 2010. Car avoir le choix, c’est bien. Mais quand ce choix va à l’encontre des sages décisions écologiques pour sauver notre planète, il faut savoir le restreindre. L’heure est trop grave pour laisser une telle liberté à n’importe qui, et notamment à l’utilisateur », menace Amele Remon.

Ainsi, après les vers, c’est le vert qui est au programme de l’industrie antivirus. Mais celle-ci compte bien ne pas en rester là et lorgne dores et déjà sur l’azur. Le consortium GreenAV planche en effet sur la release 2.0 de ses spécifications, qui devrait préconiser un recours massif au cloud computing afin d’alléger plus encore la charge CPU dédiée à la lutte antivirale.

Mais déjà parmi les associations pour le respect de l’environnement on s’inquiète des conséquences qu’une telle sur-exploitation du Cloud Computing pourrait avoir sur la couche d’ozone.


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