Infosecurity Paris 2008 : un bilan en demi-teinte Jerome Saiz le 20 novembre 2008 à 15h40, dans la rubrique Marché Commentaires (9) cedric taillandierdlpinfosecinfosecuritysecurityvibes La cuvée 2008 d’Infosecurity Paris a offert aux visiteurs et aux exposants une expérience jugée peu convaincante. Mais son nouveau directeur a déjà quelques idées pour revoir sa copie l’an prochain. La vie d’un salon professionnel n’est pas de tout repos. L’an dernier au CNIT de la Défense Infosecurity Paris avait été perturbé par un mouvement social dans les transports en commun doublé des travaux de réfection du CNIT. Obligé de migrer cette année vers la Porte de Versailles, le salon n’a semble-t-il pas su laisser derrière lui l’expérience ratée de 2007. L’édition 2008 est, dans l’ensemble, jugée elle aussi peu convaincante. Premier regret du côté des visiteurs : un manque de lisibilité des exposants. « Je suis venu faire mon marché avec des projets concrets en tête. Mais les éditeurs ne sont pas groupés par secteur d’activité ou par spécialité et il est donc très difficile d’être efficace », juge un RSSI membre de la communauté SecurityVibes. Pour Cédric Taillandier, le nouveau directeur du salon ayant repris le projet tout récemment, l’argument ne tient cependant qu’à moitié : « C’est un petit salon et je me vois mal faire des pôles thématiques avec pour certains seulement une ou deux sociétés ! Et puis les exposants sont groupés par thème dans le catalogue, il est simple de les repérer », explique-t-il. De fait, les pôles thématiques étaient pourtant bien présents. Mais pas tout à fait dans le sens où les visiteurs l’auraient voulu : la majorité des exposants étaient en effet groupés sur les stands de leur distributeur ou de leur intégrateur. Ce qui a d’ailleurs fait dire à un visiteur taquin qu’il s’agit désormais plutôt du salon des revendeurs. Cette approche thématique, certains exposants eux-mêmes n’y sont pas opposés. « De toute manière, pour bien communiquer nous sommes obligés de choisir un thème, un axe fort. Donc une segmentation thématique existe déjà. Et puis très souvent les distributeurs sont plus ou moins spécialisés dans certains domaines, donc la segmentation existe là aussi d’une certaine façon vu que nous sommes cette année très nombreux à être hébergés sur le stand d’un distributeur », juge un éditeur présent. Du point de vue des exposants, l’expérience de ce salon est également en demi-teinte, beaucoup ne pouvant s’empêcher de faire la comparaison avec les dernières Assises de la Sécurité. L’événement monégasque est alors généralement jugé plus rentable en terme de leads et de contacts. Attention, cependant, à ne pas aller trop vite en besogne, estime Cédric Taillandier. « Je me méfie des réactions à chaud. Il suffit souvent qu’un exposant fasse une bonne signature au dernier moment pour que son opinion change du tout au tout ! Je préfère avoir un retour après que tout le monde ait pris le temps de se poser et d’étudier les retombées du salon. J’ai vu 60% des exposants pour l’instant et pour les grands comptes qui avaient des objectifs chiffrés en terme de visites, ils s’y retrouvent globalement ». Enfin, si le patron d’Infosecurity reconnaît volontiers la concurrence des Assises, il estime toutefois ne pas être exactement sur le même créneau : « Jamais un décideur d’une société de moins de 500 salarié n’ira aux Assises. Je revendique donc totalement notre positionnement mid-market. Il y a de la place pour tout le monde : on ne va pas faire que des événements pour les RSSI du CAC 40 ! ». Dernier reproche enfin : le manque d’un thème global à l’événement. Si le DLP ou la sécurité du secteur bancaire ont pu être avancés comme « thèmes de l’année », ils n’étaient pas visibles. Pas de « village DLP » au centre du salon, par exemple, afin de mettre en valeur la thématique. « Je rejoins cette analyse, et c’est quelque chose sur lequel nous allons travailler pour l’année prochaine. Nous voulons choisir des thèmes réellement d’actualité via un comité de pilotage composé d’acteurs du marché et d’experts, et les rendre plus lisibles sur l’événement. Tout cela est entrain de se mettre en place », promet Cédric Taillandier. L’objectif de la prochaine édition, en outre, est de fortement renforcer le contenu offert aux visiteurs à travers des ateliers et des présentations thématiques plus riches. Vous avez aimé cet article? Cliquez sur le bouton J'AIME ou partagez le avec vos amis! Notez L'article Participez ou lancez la discussion!