En 2006, lors du rachat de RSA par EMC, Joe Tucci, PDG du spécialiste du stockage, n’avait pas caché ses ambitions pour sa désormais division sécurité: la propulser au delà du milliard de dollars de chiffre d’affaires. Un an plus tard, le bilan démontre qu’Art Coviello, responsable de la division, est en passe d’atteindre cette objectif. « Lors du dernier exercice avant le rachat par EMC, nous avons réalisé 310 millions de dollars de CA. En 2007, nous avons déjà dépassé le demi milliard » se satisfait le Président de RSA, qui se refuse toutefois à toute prévision. La poursuite de cette croissance repose grandement sur la force de frappe qu’apporte dorénavant EMC.

Une approche centrée sur l’information…Elle revêt deux aspects imbriqués: financier et technologique. RSA s’est longtemps montré prudent dans sa politique de croissance externe. Ces deux dernières années, dont une complète sous l’ère EMC, l’éditeur a procédé à6 acquisitions. Alors qu’il n’avait procédé à aucune les 4 années précédentes. EMC lui donne cette opportunité d’ajouter les briques servant sa stratégie. La dernière opération en date, en août dernier, est Tablus, un fournisseur de solutions de prévention de la fuite de données. « Nous allons combiner Infoscape, qui est un moteur d’indexation des données non structurées (et d’archivage, ndlr), aux fonctionnalités de Tablus » explique Art Coviello. L’objectif est de de sécuriser l’information en étant capable de descendre jusqu’à la donnée. Infoscape classifie les données selon leur nature et leur importance pour l’entreprise. La technologie de Tablus sait ainsi quelles sont les données à surveiller. « Nous satisfaisons ainsi un aspect de notre approche de la sécurité centrée sur l’information: Il faut connaître ce que vous devez protéger » insiste Art Coviello.

…et sur le consultingSecond pan de la stratégie du président de RSA: la compréhension du risque. « C’est une approche par le consulting. Nous allons nous appuyer sur EMC, l’infrastructure et la méthodologie de leur services professionnels afin de bâtir une offre de consulting en sécurité ». De 80 consultants actuellement, cette unité spécialisée dans la gestion du risque passera à près de 300 dans les 12 à 24 prochains mois. Cela doit représenter à moyen terme entre 10 et 15% du chiffre d’affaires de RSA, et entre 15 et 20% à long terme. « Nous formerons aussi nos partenaires sur notre méthologie, et les certifierons. Le besoin pour ce type de service sur le marché est si important que nous ne pensons pas pouvoir le couvrir par nous-mêmes » conclue Art Coviello.