Le BYOD à la croisée des chemins Jerome Saiz le 4 octobre 2012 à 11h57, dans la rubrique Marché Commentaires (2) appleAssises2012blackberryBYODgoogleipadiphonemdmmobilitésmartphone Les Assises de la sécurité 2012, Monaco. Où en est réellement le BYOD ? Si l’on se fie au bruit ambiant, la tendance du Bring Your Own Device est partout. On parle BYOD à la fois dans les allées du salon et dans les ateliers-présentations des éditeurs, dont plus de la moitié abordent le thème. Et même le discours d’ouverture de Patrick Pailloux, Directeur Général de l’ANSSI, était en partie consacré à la nécessaire fermeté dont devraient faire preuve les entreprises confrontées à l’irruption de ces « nouveaux joujoux » que sont les smartphones personnels. Le BYOD est omniprésent, donc. A tel point qu’il en devient un objet de dédain pour certains participants – notamment pour des RSSI que nous avons croisés – qui avouent s’être lassés de cette foire au BYOD. Pour autant les fournisseurs historiques de solutions notent tout de même une évolution dans la posture des entreprises vis-à-vis de la question. Ainsi chez Good Technology l’on observe que là où, l’an dernier, celles-ci venaient plutôt dans l’expectative, elles sont désormais beaucoup mieux renseignées et savent par exemple faire la différence entre une solution de MDM et une solution BYOD. Ce qui était loin d’être le cas l’année il y a encore un an… Des entreprises mieux informées sur les contours des produits et des utilisateurs lassés du marketing à outrance : il n’en faudrait pas plus pour en conclure que le BYOD est arrivé au sommet du fameux « hype cycle » de l’analyste Gartner. Et c’est d’ailleurs exactement ce que l’on a pu découvrir à la fin de l’été dernier, lorsque Gartner positionnait le BYOD au sommet du « plateau des attentes exagérées »… et lui promettait donc une sombre période de déception (la fameuse « dégringolade de la désillusion »). Selon l’analyste celle-ci se produit inévitablement lorsque des attentes trop fortes vis-à-vis d’une technologie ne sont pas comblées par le marché. La prédiction du Gartner s’appliquera-t-elle au BYOD ? On pourrait le croire tant l’on ressent aujourd’hui les frémissements d’une désillusion. La tendance est certes ténue, mais elle apparait clairement dans les échanges que nous avons pu avoir avec de nombreux RSSI et consultants présents sur les Assises. Les premières affaires de « dé-BYODisation » sont d’ailleurs déjà apparues. Si la plus célèbre est bien entendu celle d’IBM, qui au printemps dernier revenait sur le BYOD totalement libre, ce n’est pas la seule. Nous animerons d’ailleurs demain aux Assises une table ronde à laquelle participera un RSSI ayant mené une étude interne dont la conclusion a été que le BYOD représente un sur-coût pour son entreprise sans apporter de bénéfices majeurs (et même plutôt des complications inutiles). Certes, une telle étude ne peut être que très contextuelle, mais le fait que de tels exemples commencent à faire surface témoigne d’un changement. Pourtant d’autres signaux, contradictoires, proviennent des intégrateurs. Plusieurs d’entre eux nous ont confiés observer une forte augmentation des missions liées au BYOD. Pour eux, le marché est donc déjà bien là, et il est déjà rentable. L’intégrateur Advens, par exemple, a mené plusieurs missions en collaboration avec le cabinet parisien Ichay & Mullenex Avocats afin de couvrir également le droit social et les questions de protection des données. Et ce serait peut-être ici précisément l’une des chances du BYOD d’échapper à la « dégringolade de la désillusion » promise par Gartner : chercher à régler les problèmes organisationnels, RH et juridiques sous-jacents avant de réfléchir à une solution technique. Pour certaines entreprises, la seule perspective de devoir négocier avec les représentants du personnel sur le sujet suffit à enterrer un projet de BYOD. Il y a donc réellement un malaise sous le vernis des promesses des vendeurs de solutions. Il semble en définitive que seuls les consultants, les juristes et les intégrateurs soient aujourd’hui en mesure de détourner le BYOD de la terrible « dégringolade de la désillusion » prédite par le funeste oracle Gartner. Hélas, ils sont aussi les moins visibles sur ce marché, tant le marketing produit pollue domine le bruit ambiant… Vous avez aimé cet article? Cliquez sur le bouton J'AIME ou partagez le avec vos amis! Notez L'article Participez ou lancez la discussion!