En s’offrant humyo, un éditeur de solution de sauvegarde et de synchronisation dans le nuage, Trend Micro a désormais toutes les cartes en main pour assembler une offre « tout-Cloud » capable de faire migrer les PME.

Le rachat de l’éditeur britannique humyo par Trend Micro illustre-t-il la tendance au « tout-Cloud pour les PME » dont rêve le marché depuis plusieurs années sans franchement percer ? C’est en tout cas une possibilité. Sur le papier humyo offre non seulement une très classique solution de sauvegarde en ligne mais aussi la capacité de synchroniser automatiquement les données sauvegardées à travers un ensemble de postes locaux, de les partager (de manière granulaire) et d’y accéder non seulement en ligne depuis un navigateur mais aussi hors-ligne via un répertoire local.

La solution est en définitive très proche de ce que propose l’américain Dropbox . Et si jusqu’à présent de telles approches n’étaient pas franchement taillées pour l’entreprise, le rachat par un acteur qui adresse aussi l’entreprise pourrait changer les choses.

Car avec ce rachat Trend Micro se retrouve dans la position d’offrir un véritable service global pour les PME. Avec l’espace de stockage en ligne, bien entendu, mais aussi les outils de backup, le filtrage antivirus des documents qui y transitent, un éventuel traitement DLP simplifié (depuis le rachat de Provilla en 2007) et des outils de partage de documents au sein de l’équipe. En greffant l’ensemble à une console d’administration en ligne, Trend pourrait offrir ainsi un véritable service capable de prendre en charge en ligne tous les fichiers de la PME tout en conservant une composante local pour l’accès hors-ligne, qui demeure malgré tout essentiel (car la capacité de travail hors-ligne est paradoxalement la clé du succès du en-ligne !)

Faites ensuite migrer la messagerie et les agendas dans le nuage et il ne reste plus grand chose en local, hormis les applications métiers spécifiques. Et encore, sans leurs documents !

Trend Micro a depuis plusieurs années déjà manifesté son intérêt pour le Cloud, au point de ne plus vouloir de bases de signatures locales pour ses antivirus, qu’il remplace par des signatures dans le Cloud. Une décision critiquée, voire raillée lors de son annonce. Mais qui prend désormais un tout autre sens : si les fichiers sont maintenant essentiellement dans le nuage alors les signatures locales n’ont plus franchement de raison d’être (les puristes rappelleront certes très justement qu’il existe toujours le risque d’infections du secteur d’amorce et autres chevaux de Troie locaux, mais il existe d’autres protections génériques contre ces dernières).

Il ne manque finalement plus à ce portrait, pour être idéal, qu’une brique de provisionning afin de gérer les postes de travail de manière centralisée depuis une interface en ligne (par exemple afin de déployer le client local humyo) et peut-être une composante de gestion des identités en ligne pour supporter la gestion des droits d’accès aux fichiers.