Le paysage des écoutes légales en France Jerome Saiz le 27 octobre 2011 à 13h22, dans la rubrique Cyber Pouvoirs Commentaires fermés sur Le paysage des écoutes légales en France écoutesElektrongsmIPmilipolmilipol paris 2011Primaticesms Le salon Milipol Paris 2011 a été l’occasion de faire le point sur l’état des écoutes téléphoniques en France d’un point de vue légal et du marché. Car si de nombreux vendeurs proposent toutes sortes d’outils et de services pour intercepter les communications (téléphonie fixe, GSM, SMS et autres accès Internet), les utiliser en France est une toute autre histoire ! Il existe en France deux type d’interceptions. La première, dite « de sécurité », est encadrée par une commission spéciale, la Commission Nationale de Contrôle des Interceptions de Sécurité. Les écoutes ne sont autorisées que sur demande écrite d’un Ministre de tutelle et après l’aval du Premier Ministre. Ces interceptions entrent dans le cadre d’affaires liées au terrorisme, au grand banditisme ou à l’espionnage industriel, et servent généralement à prévenir d’une menace. Elles ne nécessitent pas forcément la collaboration des opérateurs téléphoniques, les autorités pouvant alors intercepter les communications directement sur la couche réseau (du GSM par exemple) ou par tout autre moyen à leur convenance. Le salon Milipol présente de nombreuses solutions techniques dans ce domaine, et nous vous détaillions dernièrement celle du chinois China Top Communications. Nous n’aborderons toutefois pas ici ce type d’interceptions. Il y a ensuite les écoutes judiciaires, ordonnées par un magistrat dans le cadre d’affaires de police bien définies : des crimes, ou des délits, pouvant entraîner un peine généralement d’au moins deux ans de prison. Nous avons pu rencontrer Patrice Battut, Directeur Général Adjoint de la société Elektron, l’un des acteurs du marché de l’interception légale en France (avec environ 40% des écoutes). Premier enseignement : le mobile domine aujourd’hui très largement ce marché. « 90% des interceptions concernent les mobiles. Il y a désormais très peu de demandes pour des lignes fixes, des box d’opérateurs ou des cabines téléphoniques« , explique le DGA d’Elektron. Bien entendu de telles interceptions sont toujours possibles, mais il s’agit là de procédures et d’installations au cas par cas (des équipements de collecte chez des opérateurs pour l’interception des flux Internet d’une box, par exemple). « Il s’agit de procédures chères, lourdes et pas toujours très utiles à l’enquête, donc de telles interceptions sont moins courantes et elles ne sont pas automatisées« , précise Patrice Battut. Le téléphone mobile, en revanche, est le nouvel outil universel, y compris pour les malfrats. C’est là que se concentrent les efforts des fournisseurs et du gouvernement. Mais si l’interception des communications voix et des SMS est relativement simple, l’accès au trafic IP des mobiles est aujourd’hui l’enjeu d’une concurrence entre sociétés privées et la future plateforme nationale d’écoute baptisée Primatice, décidée par le gouvernement. Concurrence, car si plusieurs sociétés privées se partagent aujourd’hui le marché des interceptions voix et SMS, l’ambition du gouvernement avec Primatice est d’offrir un service central qui couvrirait à terme l’interception des données voix (GSM et fixe), fax et IP (fixe et mobile), ainsi que potentiellement la géo-localisation en temps réel des appelants et des appelés mis sous surveillance. Il s’agirait alors d’un service unique, global, qui pourrait remplacer les multiples solutions d’interceptions installées à ce jour dans les locaux de police. → Lire la suite de cet article: Page 1 Page 2 Vous avez aimé cet article? Cliquez sur le bouton J'AIME ou partagez le avec vos amis! Notez L'article Participez ou lancez la discussion!