Snapchat, la génération Z et le facteur humain Jerome Saiz le 15 novembre 2013 à 10h37, dans la rubrique Conformité & Bonnes pratiques Commentaires fermés sur Snapchat, la génération Z et le facteur humain confianceconfidentialitéconfidentialite des donnees La startup Snapchat fait beaucoup parler d’elle ces temps-ci. Essentiellement parce que, alors que la société ne génère aucun revenu, ses créateurs auraient refusé une offre de rachat de près de trois milliards de dollars par Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook (après une offre précédente d’un milliard). Et aussi parce que l’application cultive une réputation sulfureuse : elle serait devenu le moyen privilégié de s’envoyer des photos confidentielles en toute discrétion. Et bien entendu dès que l’on associe le terme « discrétion » et « photos », un usage vient éclipser tous les autres : le sexe. Snapchat serait ainsi essentiellement utilisé pour s’envoyer des photos dénudées. Sur le papier l’outil est parfaitement adapté à la tâche : les photos s’auto-détruisent quelques secondes après s’être affichées sur le mobile du destinataire et si ce dernier en fait une copie d’écran l’expéditeur en est immédiatement alerté. Alors qu’est-ce qui peut aller de travers lorsque des personnes déjà intimes choisissent de s’envoyer des clichés privés à travers un service qui en assure la discrétion ? Le facteur humain. A peine Snapchat devenu populaire que fleurissaient déjà des sites de partage de clichés volés. Volés par qui ? Précisément par ces mêmes destinataires dépositaires de la confiance de leur correspondant. Et même la menace latente d’une notification en cas de capture d’écran n’y fait rien : les destinataires de photos privées, envoyées en toute confiance par des amis intimes, sont les premiers à rendre ces photos publiques (les plus sournois vont jusqu’à prendre une photo de leur écran avec un autre mobile afin de ne pas alerter l’auteur du cliché). Résumons : deux personnes liées par une relation intime et une bonne dose de confiance mutuelle ne peuvent donc se faire confiance dès lors qu’il existe une trace numérique. La démonstration est extrême et pourra certainement être nuancée : après tous ces sites présentent au mieux quelques milliers de photos volées sur les 350 millions échangées chaque jour. C’est très peu, finalement. Et l’on peut aussi argumenter que tous les échanges via Snapchat ne sont pas le fruit d’amis intimes : une bonne dose d’exhibitionnisme est peut être à l’oeuvre. Mais il n’empêche qu’à parcourir ces clichés volés l’on observe rapidement un point commun : ils sont souvent immatures et très souvent l’oeuvre de jeunes adultes, cette fameuse génération Y qui rend fous les RSSI et les recruteurs, et plus encore la suivante, la génération Z. Et c’est probablement ici le point le plus inquiétant : les débordement de Snapchat confirment à quel point ces générations ont un vrai problème avec la confidentialité en ligne. Ou plutôt une véritable absence de problème avec la confidentialité en ligne… Et c’est pire ! Car il s’agit ici de valeurs quasiment innées que leurs futurs employeurs auront sans doute bien du mal à changer… Vous avez aimé cet article? Cliquez sur le bouton J'AIME ou partagez le avec vos amis! Notez L'article Participez ou lancez la discussion!