Selon l’AFP, la CNIL serait entrain de se réunir aujourd’hui pour statuer sur le « cas Google ». Sur la sellette : le service Google Street View. Non seulement celui-ci est susceptible de publier des photographies d’individus sans leur consentement (Google a arrêté de prendre de nouveaux clichés en Europe depuis mai 2010), mais il est surtout reproché aux véhicules photographiques du géant d’avoir accidentellement aspiré pendant leurs trajets les données de réseaux wifi résidentiels ouverts (seul le SSID, le nom du réseau, aurait du être collecté).

A l’issue de cette réunion, à laquelle participe l’équipe juridique de Google ainsi que son responsable du respect de la vie privée, la CNIL peut lancer un avertissement (à la manière d’un carton jaune) ou imposer des sanctions financières. D’après l’AFP, la décision peut cependant ne pas être rendue publique.

Une sanction financière conséquente imposée à Google par la CNIL serait une première. Elle ferait aussi probablement office de message fort adressé à tous ceux qui estiment que la commission n’a guère de pouvoir coercitif (la CNIL à cependant renforcé sa capacité de contrôle en 2010).

Quand à Google, pour bien saisir ce que peuvent lui reprocher les internautes et les Etats (la commission Européenne s’est elle aussi emparée du dossier), il n’y a rien de mieux que relire notre article consacré à la charge virulente menée contre Google par Ira Winkler, lors de la conférence RSA à San Francisco de 2009. Voir un ex-NSA qualifier Google de Big Brother ultime donne une idée des passions qui peuvent se déchaîner autours du modèle du géant de la recherche… et de toute l’attention que pourront lui porter bon nombre de législateurs !

Enfin, puisque nous abordons ici le sujet de la CNIL, nous vous rappelons que notre prochain petit déjeuner thématique aura pour thème la protection des données nominatives dans l’entreprise et la place du RSSI dans ce dispositif. « RSSI et CIL – Amis ou ennemis ?« , ce sera le 25 janvier prochain à Paris (inscription réservée aux membres opérationnels de SecurityVibes).