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Carton rouge pour Redbus

auteur de l'article Jerome Saiz , dans la rubrique Conformité & Bonnes pratiques

Commentaires Commentaires fermés sur Carton rouge pour Redbus

Deux coupures électriques à un mois d’intervalle, ça devrait être impossible pour un grand datacenter. Surtout lorsqu’on affirme disposer de trois générateurs de secours et d’une grande capacité électrique. C’est pourtant ce qui est arrivé hier à Redbus, dans son centre d’hébergement de Courbevoie, en banlieue Parisienne. L’incident a eu des répercutions sur de très nombreux sites internet français (y compris, partiellement, Les Nouvelles.net). Loi des séries ou fin d’un mythe chez les hébergeurs ?
L’important est dans les détails : dans la nuit, « l’hébergeur d’hébergeurs » Redbus a silencieusement modifié son site Internet. La page relative aux garanties électriques offertes à ses clients ne mentionne désormais plus la « garantie à 100% » qui était de mise jusqu’à présent.

Et pour cause : après une première coupure électrique le 28 février dernier dans son centre de données de Courbevoie, Redbus a subi une nouvelle série de pannes hier dans la journée. Selon la société, c’est la défaillance de l’alimentation EDF qui serait à l’origine des perturbations, notamment à cause du délai de mise en route des groupes électriques de secours.

Mais dans le détail, les choses semblent plus complexes. EDF affirme n’être au courant que d’une seule coupure électrique, survenue aux alentours de 10h45 et réglée en moins d’une heure (ce que confirme un hébergeur).

En revanche, une seconde coupure serait intervenue à 14h30. A cet instant, le centre de données était alimenté par deux groupes de secours, et l’un d’eux aurait mal fonctionné. Une coupure de dix minutes est alors intervenue au moment de la mise en route du troisième groupe électrogène.

Enfin, à 17h, une troisième coupure électrique de cinq minutes a eu lieu, manifestement liée à la remise en route des onduleurs chargés de stabiliser l’alimentation électrique fournie par les groupes de secours.

Des pannes perturbantes

De telles pannes, même lorsqu’elles ne durent que quelques minutes, sont particulièrement perturbantes pour les serveurs. Car au moment de la remise en route, les hébergeurs doivent vérifier l’intégrité des disques durs de leurs machines, une opération qui exige du temps.

En outre, pour les sites très actifs qui génèrent de nombreuses écritures dans leurs bases de données, une brusque coupure électrique peut, au mieux, faire perdre des enregistrements et au pire perturber l’intégrité de la base de données.

Durant toute la soirée, les équipes des hébergeurs « hébergés » chez Redbus à Courbevoie s’activaient à remettre leurs serveurs en route et, surtout, en état.

Une fronde d’hébergeurs

Cette affaire ne vient pas arranger la réputation de Redbus, déjà mise à mal le mois dernier en France et, plus généralement, écornée à l’étranger depuis les pannes répétées dans d’autres centres de données (une panne majeure par an depuis 2004).

Il convient cependant de relativiser : le datacenter de Courbevoie n’avait connu aucune panne depuis cinq ans. Hélas, deux incidents à un mois d’intervalle, ça n’aide pas à garder la tête froide ! Le mois dernier déjà, de nombreux hébergeurs affirmaient s’apprêter à quitter Redbus. Cette seconde affaire risque fort de précipiter leur migration.

D’autres – probablement plus pragmatiques – demandent surtout un audit de l’installation électrique par un cabinet indépendant.

Redbus, de son côté, devrait donner plus de détails sur l’incident dans la journée de lundi. En attendant ses explications, cette nouvelle panne vient finir d’enterrer le mythe des hébergeurs infaillibles (gageons que ceux qui osent encore garantir leur service à 100% vont désormais y réfléchir à deux fois). Car de tels incidents ne sont pas isolés : la semaine dernière, c’était le datacenter de Neuf Telecom qui souffrait d’une panne électrique (toujours à Courbevoie). Un an tout juste après avoir partiellement brûlé…

Mise à jour en fin de journée :

Le centre de Courbevoie fonctionnerait depuis aujourd’hui sans filet : les onduleurs sont vides et l’infrastructure exigerait l’utilisation simultanée des trois groupes électrogènes (alors que le principe du N+1 vendu par Redbus est, justement, de pouvoir fonctionner avec deux équipements et de ne garder le troisième qu’en secours). Le connexion EDF n’est toujours pas rétablie et l’hébergeur anticipe une nouvelle coupure électrique lorsque le moment sera venu de se raccorder à nouveau au réseau national.

Enfin, au chapitre des causes initiales de cet incident, il semblerait que la responsabilité d’EDF soit limitée : il y a bien eu coupure, mais c’est ensuite le disjoncteur propre à Redbus (qui n’était pas doublé) qui aurait rendu l’âme. Cela expliquerait que le centre de données n’ait pas été raccordé immédiatement au réseau EDF et fonctionne toujours sur ses groupes électrogènes. Sans roue de secours, cette fois-ci…


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