De technicien à manager : le dilemme du RSSI Jerome Saiz le 22 avril 2013 à 15h21, dans la rubrique Carrière Commentaire (1) certificationnormesrsa conferenceRSA2013rssitechnologies « On pense que l’on peut rester bon techniquement. Mais notre expertise technique décline à la minute même où l’on accepte de devenir RSSI » . Sur la scène de la RSA Conference Todd Fitzgerald, le RSSI du groupe Manpower, se déshabille littéralement, quittant son costume de cadre pour révéler un t-shirt de geek. Effet garanti pour aborder l’éternel débat de la compétence technique du RSSI. Son propos : les compétences nécessaires au RSSI sont devenues si éloignées de celles indispensables au bon technicien qu’il lui faut faire un choix. « Il faut accepter l’idée qu’en devenant RSSI vous devrez vous appuyer sur les collaborateurs qui vivent encore au quotidien dans la technologie. Vous ne pourrez pas rester aussi bon qu’eux très longtemps » , poursuit le RSSI. Mais selon lui cela va bien au delà des simples compétences purement métier. C’est l’approche même de la fonction qui est différente. Par exemple, « un expert technique est motivé par un problème à solutionner. Sa satisfaction viendra d’avoir trouvé une solution élégante. Tandis que le travail d’un RSSI n’est jamais terminé. Sa satisfaction peut venir du fait de voir les choses avancer, mais ce n’est pas du tout la même approche… » Pour appuyer ses dires Fitzgerald se base sur une étude menée dans le cadre d’un ouvrage qu’il a co-rédigé (CISO Leadership: Essential Principles for Success). Les compétences jugées indispensables pour la survie d’un RSSI en environnement corporate seraient d’après ses sources : Communication orale : 74% Communication écrite : 74% Influence : 69% Travail d’équipe : 68% Connaissances techniques : 16% Et pour enfoncer le clou Todd Fitzgerald compare les deux profils pour mieux les opposer. Ainsi selon lui le technicien recherchera généralement des solutions concrètes et non-ambigues là où le manager recherchera le compromis et acceptera l’ambiguité comme faisant partie du décors. En outre le technicien sera orienté vers la tâche à accomplir et visera l’excellence dans une dimension (aller au fond des choses) tandis que le RSSI évoluera dans le monde beaucoup plus fluide des relations inter-personnelles et sera plutôt occupé par la résolution des conflits au sein de ses équipes. Le technicien cherchera également une forte implication personnelle dans la réussite de son projet, tandis que le RSSI sera plutôt tourné vers les personnes, ses équipes, et leur succès en tant que telles. Et enfin, bien entendu, le technicien verra la documentation (à rédiger) et les réunions comme des distractions intolérables à la création, tandis que le RSSI devra littéralement vivre dans le reporting et les réunions… La vision de Todd Fitzgerald est évidemment un cliché, à l’image de son entrée en scène vêtu d’un t-shirt de geek sous son costume de manager. Il existe probablement aussi des RSSI techniciens ou des développeur bons managers (mais notons tout de même que sa réflexion part de l’hypothèse de l’expert technique amené à évoluer vers un poste de RSSI manager. Autrement dit un cadre qui conservera malgré tout un excellent verni technique. Todd Fitzgerald ne dit rien des managers purs sortants d’une école de commerce sans expérience technique, par exemple) Mais bien qu’il s’agisse donc indéniablement d’une simplification à l’extrême, Fitzgerald parvient à illustrer clairement, et de manière amusante, le changement de rôle du RSSI, passé de technicien à manager sans toujours avoir eu l’occasion d’assurer une transition en douceur ou se former à la tâche. Et vous, quelles compétences vous paraissent désormais indispensable à la survie du RSSI en milieu corporate ? Si vous séchez, rejoignez-nous à l’occasion du CSO Interchange Paris, où une table ronde animée par un recruteur tentera de débattre, avec vous, des nouvelles compétences professionnelles nécessaires au RSSI… Vous avez aimé cet article? Cliquez sur le bouton J'AIME ou partagez le avec vos amis! Notez L'article Participez ou lancez la discussion!