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La fin des formations SSI franco-françaises ?

auteur de l'article Jerome Saiz , dans la rubrique Carrière

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Qu’est-ce qui peut bien pousser Hervé Schauer, que l’on ne peut définitivement pas taxer de sympathie américaine exagérée, à remplacer une partie de ses formations maison par celles équivalentes du SANS Institute ? Et surtout de lui abandonner au passage une part significative de son chiffre d’affaire ?

« Suivre une formation ne veut rien dire en soit. Seule une certification connue, reconnue et difficile à obtenir permettra au donneur d’ordre (recruteur, client, ndlr) de se faire une idée des capacités du candidat. Et une certification reconnue dans une profession aussi pointue que la SSI – surtout dans ses aspects techniques – est nécessairement une certification internationale en anglais« , explique Hervé Schauer.

Et c’est donc ainsi que HSC a, par exemple, remplacé sa très populaire formation aux tests d’intrusion par celle équivalente du catalogue SANS (Security 560). Et pourtant, les exigences de l’organisme ne sont pas triviales : salles de grande capacité (40 stagiaires de préférence) pour l’organisme formateur et matériel spécifique pour les stagiaires, tel qu’un ordinateur portable dédié sur lequel ils peuvent installer une image d’un OS pré-configuré pour le cours. « Parfois les exigences sont très importantes et il n’est pas toujours possible d’avoir recours à la virtualisation. Pour certains cours, notamment celui sur l’inforensique, les exigences étaient proprement délirantes« , confirme Hervé Schauer.

Malgré ces contraintes, les formations certifiantes anglo-saxonnes gagnent définitivement du terrain parmi les organismes de formation français. « Cela représente aujourd’hui 35% de nos formations. Et il y a surtout de moins en moins de formations non-certifiantes qui ne soient pas couvertes par un équivalent certifiant« , explique Olivier Franchi, Directeur Associé de Sysdream, un centre de formation qui dispense le programme de EC Council, un autre organisme anglo-saxon.

Que reste-t-il donc aux formations non-certifiantes purement françaises ? Leur souplesse. « Les programmes certifiants ont tendance à aplanir un peu le niveau, tandis qu’avec une formation non-certifiante nous allons aussi loin que l’on veut. Et surtout une formation maison est remise à jour beaucoup plus facilement, et plus rapidement. Là ou cela demande quelques heures, ou au pire quelques jours, pour faire évoluer une formation non-certifiante, il faudra compter entre 12 et 18 mois pour un cours certifiant. Car il y a des comités de validation à passer, des relectures au niveau international, une distribution à grande échelle à prendre en compte, etc… « , précise Olivier Franchi.

De ce fait, les organismes de formation français conservent malgré tout à leur catalogue des formations non-certifiantes sur des sujets très pointus. Chez HSC, par exemple, l’on a choisi de conserver au format « maison » les formations consacrées à la sécurité PHP, au DNSSEC ou encore au WiFi (cette dernière parce qu’elle est dispensée en trois jours, contre six dans sa version SANS).

Et c’est tant mieux, car les stagiaires, eux, apprécient parfois de jouer sur les deux tableaux : « ils font souvent les deux formations : la certifiante pour la reconnaissance, et la non-certifiante afin d’aller plus loin. Car une formation certifiante laissera naturellement une place importante à l’obtention du certificat, tandis que les formations non-certifiantes laissent plus de place à la pratique, et sont plus fraîches« , observe Olivier Franchi. Accessoirement, durant une formation non-certifiante le formateur sera aussi plus libre d’adapter le cours au niveau et aux besoins spécifiques du groupe.

Les formations « maison » ne sont donc pas encore enterrées, mais pourraient se voir réduites à terme au rôle de « Travaux Pratiques » de celles, certifiantes, des grands organismes internationaux.

Et si vous regrettez déjà cette tendance d’une uniformisation « à l’anglo-saxonne », réjouissez-vous tout de même : un village (de formation) gaulois résiste encore. « En France nous faisons en cinq jours les formations du SANS prévues sur six jours. Parce que j’ai bien expliqué à SANS qu’en France on ne vendrait jamais des formations le samedi« , conclue Hervé Schauer.


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